La santé d’un pays est fortement influencée par le contenu nutritionnel des aliments mis à la disposition de ses citoyens. Les aliments transformés, généralement riches en calories, en sucre et en sel, contribuent à la prévalence de maladies à long terme telles que l’obésité, le diabète et les problèmes cardiaques. Malgré les efforts déployés pour résoudre ce problème, les engagements volontaires des producteurs de denrées alimentaires se sont révélés inefficaces. Cet essai se penchera sur les lacunes des actions volontaires et conseillera des techniques alternatives pour garantir la création de produits alimentaires plus sains.
L’échec des mesures volontaires
Entre 2015 et 2018, Public Overall Health, une agence des autorités anglaises, a fixé des objectifs volontaires pour réduire la teneur en calories, en glucose et en sel marin des aliments transformés proposés dans le pays. Ces objectifs avaient pour but d’encourager les producteurs de denrées alimentaires à améliorer les articles nutritionnels de leurs produits sans imposer de règles contraignantes. Toutefois, une analyse des modifications du contenu diététique des aliments et des boissons disponibles sur les marchés alimentaires anglais au cours de cette période a montré que les mesures volontaires n’avaient pas permis de réaliser des progrès substantiels.
Facteurs expliquant l’inefficacité des mesures volontaires
Il existe de nombreuses raisons pour lesquelles les objectifs volontaires n’ont pas réussi à motiver les fournisseurs de produits alimentaires à apporter des changements significatifs au contenu diététique de leurs produits :
Manque d’incitations : Les fabricants de denrées alimentaires peuvent ne pas être fortement incités à réduire volontairement les ingrédients nocifs dans leurs produits, en particulier si cela risque d’augmenter les coûts de création ou de compromettre les préférences, et donc d’affecter les ventes et les revenus des produits.
Absence de responsabilité : Les actions volontaires ne sont pas assorties de frais et de sanctions exécutoires en cas de non-conformité, ce qui diminue la motivation des producteurs de denrées alimentaires à adhérer aux objectifs.
Préférences des consommateurs : De nombreux consommateurs continuent de choisir de mauvais produits pour des raisons de goût, de facilité ou de coût, ce qui conforte les fabricants de denrées alimentaires dans leur réticence à procéder à des ajustements significatifs de leurs produits.
Recommandations pour renforcer la santé publique :
Compte tenu des limites des mesures volontaires, il convient de mettre en œuvre les réglementations nécessaires pour s’assurer que les fournisseurs de denrées alimentaires apportent des changements significatifs au contenu diététique de leurs produits. Les recommandations suivantes contribueront à résoudre ce problème :
Légiférer sur les objectifs nutritionnels obligatoires : Les gouvernements devraient fixer et faire respecter les objectifs nécessaires à la réduction de la consommation de calories, de sucre et de sel dans les aliments vides. Cela permettrait de responsabiliser les producteurs de denrées alimentaires et d’uniformiser les règles du jeu, cours de cuisine puisque toutes les entreprises seraient tenues de se conformer à la réglementation.
Mettre en œuvre des plans fiscaux : Les plans fiscaux, tels que la taxation des produits à forte teneur en sucre et en sel, peuvent contribuer à dissuader les consommateurs d’acheter de mauvais produits alimentaires, tout en encourageant les fournisseurs à reformuler leurs produits pour éviter une taxation supplémentaire.
Accroître la visibilité et la formation : Les gouvernements doivent exiger des fabricants de produits alimentaires qu’ils fournissent des informations nutritionnelles claires et faciles à comprendre sur l’étiquetage des produits. En outre, des campagnes de promotion de la santé publique devraient être lancées pour sensibiliser les consommateurs à l’importance de choisir des aliments beaucoup plus sains et aux risques liés à la consommation de produits riches en calories, en sucres et en sodium.
Promouvoir l’innovation : Les gouvernements et le secteur privé devraient investir dans la recherche et le progrès afin de créer des choix plus sains et plus abordables que les produits alimentaires raffinés actuels, sans sacrifier le goût et le confort.
Le recours aux responsabilités volontaires des fabricants de produits alimentaires pour améliorer le contenu nutritionnel des aliments transformés s’est avéré infructueux. Pour promouvoir la santé et lutter contre le risque croissant de maladies à long terme, les gouvernements devraient suivre des règles obligatoires et employer une stratégie à multiples facettes comprenant des politiques financières, une plus grande transparence, l’éducation des acheteurs et le soutien à l’innovation au sein de l’industrie alimentaire. Ce n’est qu’au prix d’un effort concerté que l’on pourra mettre un terme à la crise de santé publique croissante liée aux régimes alimentaires malsains.